Pourquoi ça coûte cher le psy ?
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  • Marchisio Marie

Pourquoi ça coûte cher un psy ?

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

Comprendre en 8 points, pourquoi vous payez une blinde votre psychologue.

SPOILER ALERT : ça ne coûte pas une blinde.



1. Nous divisons le montant de nos consultations par deux.


La consultations coûte 60euros ? Le psy en met 30 dans sa poche. Ce que vous payez à votre psy, c'est du brut. Sur votre fiche de paie votre brut est bien plus élevé que votre net non ? Et bien c'est pareil pour les indépendants. La différence c'est que nous avons à payer des charges EN PLUS :

  • un loyer pour notre local

  • des assurances en cas d'incapacité de travailler (pas d'arrêt maladie, pas d'accident de travail etc...). Et nous avons, malgré de gros montants payés chaque mois, des jours de carences ahurissants (30 jours pour de la maladie par exemple).

  • nos vacances : les congés payés ça n'existe pas. En plus chez les psy, on peut difficilement être remplacé. On ne travaille pas, on ne gagne pas d'argent. Et pendant ce temps-là les charges continuent de tomber.

  • la comptabilité

  • l'entretien des locaux

  • l'administratif divers

  • les mouchoirs


2. Tout est payant.

Les avantages en nature, le CE, les primes, les augmentations, les heures sup' ?

Ça n'existe pas pour nous.

Les labos qui nous financent des formations, des produits ?

Ca n'existe pas pour nous.

La SECU qui nous Rémunère sur Objectif de Santé Publique (ROSP) ?

Ca n'existe pas pour nous.


Tout est pour notre pomme. Je veux faire une formation à Paris ? Entre le prix de la formation, le transport, le logement, les repas, j'en ai pour 4 000 euros. Et tout ça, sans le salaire qui tombe. AÏE !


3. Nous travaillons aussi quand nous ne sommes pas avec nos patients


Nous rédigeons des comptes rendus qui prennent 1h ou plus : non facturé

Nous rédigeons des notes d'honoraires, des devis, des attestations : non facturé

Nous répondons aux mails, aux messages : non facturé

Nous rappelons les inconnus, les patients, les collègues : non facturé

Nous cherchons des solutions, nous nous formons, nous réfléchissons aux prises en charge : non facturé


Certaines professions libérales (hors santé) fonctionnent à la facturation à l'heure et nous trouvons cela normal. Ce sont souvent des professions historiquement occupées par des hommes alors que les professions de santé sont plutôt occupées par des femmes (11% de femmes contre 3% d'hommes, données INSEE 2017). Cela créée des biais cognitifs (teaser du point 8 !), des croyances, qui contribuent à ce que les professionnels de santé gagnent mal leur vie par rapport au travail fourni.


4. Nous avons des responsabilités


Contrairement à ce qu'essaie de faire croire le gouvernement (coucou Ministère de la Santé), les psychologues détiennent la santé des gens entre leurs mains et sont compétents dans la gestion de celle-ci. Car oui,


la santé mentale, c'est de la santé.

Point. Barre.


Lorsque nous accueillons un patient, nous nous engageons tacitement à lui prodiguer une attention, une écoute, des soins, fondés sur des connaissances acquises de la science. Nous nous engageons également à faire appel, lorsque cela est nécessaire, à des tiers compétents pour concourir à la réussite de la prise en charge du patient.


Le patient nous accorde sa confiance et nous devons en être à la hauteur. Cela implique de se positionner et de prendre les meilleures dispositions pour lui, afin d'assurer sa sécurité et sa santé. Et des fois c'est pas drôle.


5. C'est épuisant



Si nous sommes au travail 8h, nous travaillons 8h. Et toutes les 45 min/1h, nous recevons un autre patient avec une problématique différente. Nous donnons 100% de notre attention, chaque minute de la journée, quelle que soit la problématique du patient. Nous n'avons pas de moment plus informel où nous pouvons fournir une attention plus limitée.


Nous maintenons notre attention sur une longue durée, nous accueillons, soutenons et parfois gérons les émotions d'autrui tout en fournissant un effort intellectuel important.


C'est un beau métier, il est gratifiant, mais c'est fatiguant et nous avons besoin de beaucoup de congés (non payés, hein, vous vous rappelez ?).



6. Les études sont longues et rigoureuses et les connaissances doivent être actualisées régulièrement.


Nous avons (au moins) un bac+5 et (au moins) 500 heures de stages à faire la dernière année de notre formation. La plupart du temps, le chiffre explose car nous commençons les stages plus tôt. Pour ma part, j'ai terminé mes études avec plus de 2 000 heures de stage dans 5 institutions différentes.


merci, merci


Et pour moi, ça change TOUT. Ce qui nous forme vraiment à la clinique du patient, ce sont les stages.


Je ne pense pas que seuls les psychologues-psychothérapeutes sont compétents pour prendre en charge la santé mentale des gens, loin de là. Il y a des brêles parmi nous aussi.


Selon moi, un mauvais thérapeute c'est :

  • Celui qui se contente de sa formation initiale

  • Celui qui n'a jamais vu d'autres patients que les siens (pas de stage, pas d'institution)

  • Celui qui se laisse influencer par ses biais et ses croyances (qui juge, donc)

  • Celui qui n'a pas de rigueur scientifique (qui dit des trucs qui ne sont pas prouvés)

L'exigence universitaire et les différents stages nous apportent des connaissances mais aussi une guidance dans notre pratique et dans notre positionnement professionnel. Il ne suffit pas de lire un livre de psycho ou de développement personnel pour être compétent. Il faut savoir penser la théorie, expérimenter, se tromper et s'ajuster. Nous avons besoin de tiers pour cela.



7. La psychothérapie ça marche et c'est parfois long


Non, la majorité du travail n'est pas fait quand vous passez la porte du cabinet d'un psy. Vous enclenchez quelque chose. Nous partons pour de la rééducation cognitive et cela prend du temps (et des compétences, les nôtres).


La manière dont nous animons nos échanges n'est pas aléatoire, ce n'est pas une conversation, c'est pensé, calculé, étudié selon nos approches thérapeutiques et notre expérience.

La psychologie est une science.


8. Les biais cognitifs


Et enfin, vous trouvez ça cher une consultation chez le psychologue car vous avez appris à penser ainsi. Nous avons tous des à-priori, des stéréotypes, des croyances que nous héritons de notre environnement c'est ce que l'on appelle les biais cognitifs.


Ce sont ces biais qui vous font croire qu'une consultation chez le psy c'est cher.

Ce sont ces biais qui peuvent vous empêcher d'être totalement épanoui dans votre vie.


Et repérer et déconstruire les biais, c'est exactement ce que font les psychologues.


En conclusion, cet argent, il est justifié et mérité. Mon électricien prend plus cher de l'heure que moi, mais comme il ne vient pas tous les quinze jours et que les résultats de son intervention sont immédiats et spectaculaires (ça marchait pas VS ça marche) je ne vais pas broncher quand il me tend la facture. Aaaah les biais cognitifs...


(Et merci Didier pour la réparation de la prise !)





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